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Serge Gainsbourg
Serge Gainsbourg (Lucien Ginsburg) (né le 2 avril 1928 à Paris - mort le 2 mars 1991 à Paris) est un artiste peintre, auteur-compositeur-interprète, pianiste, scénariste, metteur en scène, écrivain, acteur et cinéaste français.Fils d'immigrants russes juifs, il veut être artiste peintre.
Mais il accède à la notoriété en tant qu'auteur-compositeur-interprète, abordant de nombreux styles musicaux.
Il s'essaiera également au cinéma et à la littérature.
Il réalise plusieurs films et vidéo-clips et compose plus de quarante musiques de films.Ses débuts sur scène sont difficiles en raison de son physique.
Toute sa vie, Serge Gainsbourg souffre d'un sentiment de rejet et de l'image que lui renvoie le miroir : celle d'un homme que l'on qualifie de laid.
Au fil des années, il se crée une image de poète maudit et provocateur, mais pas pour autant en marge du système (« J'ai retourné ma veste quand je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison », déclare-t-il).
Les textes de ses chansons jouent souvent sur le double sens et illustrent son goût pour la provocation, en particulier celle de nature polémique (Nazi Rock, Aux armes et cætera, Lemon Incest) ou érotique (Les Sucettes, Je t'aime...
moi non plus, Love on the Beat).
Serge Gainsbourg aime également jouer avec les références littéraires comme Franc-Nohain (l'Ami Caouette) ou Verlaine (Je suis venu te dire que je m'en vais).
Cependant il considère la chanson, et en particulier les paroles de chanson, comme un « art mineur » du fait que, contrairement à la peinture, par exemple, il ne nécessite aucune initiation pour être apprécié.
Malgré cela il travaille parfois beaucoup la forme poétique de ses textes.Au cours de sa vie, Gainsbourg séduit chanteuses et actrices, souvent renommées pour leur beauté : de Brigitte Bardot à Jane Birkin, avec qui il a son troisième enfant Charlotte Gainsbourg.
Après leur séparation, il rencontre « Bambou », Caroline Paulus de son vrai nom, qui lui donne son quatrième et dernier enfant, Lucien Gainsbourg, dit « Lulu ».Gainsbourg a une influence considérable sur des artistes français comme le groupe Taxi Girl, Renaud ou encore Étienne Daho mais également sur des artistes internationaux tels que Beck Hansen, le groupe Portishead et le compositeur David Holmes.Si sa notoriété à l'extérieur du monde francophone se limite aux professionnels de la musique, il réussit à classer deux de ses albums dans les meilleures ventes de disques aux États-Unis : Bonnie and Clyde (avec Brigitte Bardot) se classe 12 au Billboard 200 au cours de l'année 1968, et Jane Birkin/Serge Gainsbourg se classe 196 au cours de l'année 1970.
Sa chanson Je t’aime… moi non plus se classe 58 au Billboard Hot 100, malgré des diffusions à la radio limitées, mais rencontre un plus grand succès encore au Royaume-Uni ou elle se classe numéro 1 des ventes.
Avec celles de la chanteuse belge Sœur Sourire, ces performances sont inégalées pour des chansons en langue française aux États-Unis toujours très rétifs aux langues étrangères.Enfance et jeunesseSon père, Joseph Ginsburg, né à Kharkov (Ukraine) en 1896, d'abord intéressé par la peinture, entre au Conservatoire de Petrograd, puis à celui de Moscou pour étudier la musique : il choisit le piano.
Puis, en Crimée, il rencontre Olga Besman, une séduisante mezzo-soprano qui devient son épouse.
C'est en 1919 que Joseph et Olga, fuyant la guerre et la dictature bolchévique, quittent la Russie pour Paris, passant par Istanbul et Marseille.
Joseph est pianiste de bar et de cabaret, Olga chante au conservatoire russe.
Ils vivent rue de la Chine dans le 20 arrondissement de Paris.
Ils ont un premier fils, Marcel, qui meurt en bas âge de maladie.
Ils ont ensuite une fille, Jacqueline, en 1926, puis des faux jumeaux, Liliane et Lucien, en 1928, nés à la maternité de l'Hôtel-Dieu de Paris dans l'Île de la Cité.
La famille Ginsburg obtient la nationalité française le 9 juin 1932.Dans son enfance, le petit Lucien vit dans les quartiers populaires de Paris, le 20 puis le 9 arrondissement.
Son père tente de lui apprendre le piano classique et le pousse vers le monde de la peinture.Durant la Seconde Guerre mondiale, l'antisémitisme d'état du régime de Vichy lui impose de porter l'étoile jaune (« Une étoile de shérif », dira-t-il plus tard par dérision, ou « Je suis né sous une bonne étoile...
jaune »).
Les métiers artistiques sont interdits aux Juifs et plus personne ne veut engager son père comme pianiste.
Ce dernier doit par conséquent passer en zone libre en 1942 pour retrouver du travail et échapper à la misère.
Les contrôles de police sont de plus en plus nombreux dans la capitale et toute la famille finit par le rejoindre en janvier 1944 dans la région de Limoges avec de faux papiers.
Ils se réfugient au Petit Vedeix en Haute-Vienne sous le nom de Guimbard.
Les filles sont cachées dans une institution religieuse et Lucien dans un collège jésuite, à Saint-Léonard-de-Noblat.
Il y est pensionnaire sous sa fausse identité.
Un soir, la Gestapo fait une descente dans l'établissement pour vérifier qu'aucun enfant juif ne s'y abrite.
Les responsables du pensionnat l'envoient se cacher seul dans la forêt, où il passe la nuit entière avec la peur d'être pris et tué.
Il vivra par la suite avec le sentiment d'être un rescapé.Durant ces années de guerre, la famille Ginsburg se voit retirer entièrement la nationalité française par une commission spéciale mise en place par le régime de Vichy, parce qu'ils sont « israélites sans intérêt national ».
Sur l'un des rapports de la commission, retrouvé en 2010, on peut lire, à propos de Joseph, le père de Serge : « Exerçant la profession de pianiste, le nommé Ginsburg qui se déplace fréquemment réside actuellement à Lyon.
[…\] Son fils Lucien est inscrit au collège Du Guesclin.
[…\] Il ressort néanmoins que l’intéressé a quitté la capitale en 1941 pour la zone libre pour s’éviter des ennuis en raison de sa confession. » La commission tranche : « retrait général ».
Serge Gainsbourg n'a jamais rien su de cette dénaturalisation.De retour à Paris après la libération, la famille s'installe dans le XVI arrondissement de Paris.
Lucien est en échec scolaire et abandonne, peu avant le bac au lycée Condorcet.
Il s'inscrit alors aux Beaux-Arts, sans poursuivre jusqu'au bout.
Il y rencontre en 1947, Élisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes qui a des accointances avec les surréalistes et qui devient sa compagne.
Il l'épousera le 3 novembre 1951.L'année 1948 est une année importante pour Lucien.
Il fait son service militaire à Courbevoie, où il sera envoyé régulièrement au trou pour insoumission.
Il y commence sa « période » éthylique ; privé de permission, il s'enivre au vin avec ses camarades de régiment.
C'est également durant cette période qu'il apprend à jouer de la guitare.Un déclic avec Boris VianJusqu'à l'âge de trente ans, Serge Gainsbourg vit de petits boulots.
Il est tour à tour professeur de dessin, de chant, surveillant...
Mais son activité principale est la peinture.
Il aurait aimé être un génie de la peinture comme Francis Bacon ou Fernand Léger, dont il fut l'élève.
À cette époque, en 1952, avec Élisabeth Levitsky, ils emménagent dans une chambre au Schola Cantorum de Paris, qui avait ceci de particulier, c’est qu’en rangeant leurs vêtements, ils découvrirent dans le placard, une porte qui donnait sur la salle de concert, où des groupes de jazz américains venaient enregistrer leurs disques.
De ce point de vue, il observera, prendra des notes et se détournera encore un peu plus de la peinture, d'autant plus que la chambre comportait à leur arrivée, un piano en piteux état, que Serge Gainsbourg remettra en état pour pouvoir y jouer.
En 1954, il abandonne la bohème pour devenir crooner de piano-bar dans les casinos de la côte comme le Touquet Paris-Plage, où il joue au Club de la Forêt, ou Deauville et dans des cabarets parisiens comme chez Madame Arthur.Il a une révélation en voyant Boris Vian au cabaret Milord l'Arsouille, qui écrit et interprète des textes provocateurs, drôles, cyniques, loin des vedettes du moment, comme Dario Moreno ou Annie Cordy.
Bientôt, engagé comme pianiste d'ambiance par Francis Claude, directeur artistique du cabaret, Serge Gainsbourg accompagnera à la guitare la chanteuse Michèle Arnaud.
En 1957, c'est par hasard que Michèle et Francis découvrent avec stupéfaction les compositions de Gainsbourg en allant chez lui voir ses toiles.
Le lendemain, Francis Claude pousse Serge sur scène.
Mort de trac, il interprétera son propre répertoire (dont Le Poinçonneur des Lilas).
Puis Claude le présente dans son émission sur les ondes de Paris-Inter le 5 janvier 1958.
Michèle Arnaud (et plus tard, en 1966, son fils Dominique Walter) sera d'ailleurs la première interprète de Serge.
Il commence à déposer ses titres à la SACEM.
Elle enregistrera, dès 1958, les titres La Recette de l'amour fou, Douze Belles dans la peau, Jeunes Femmes et vieux messieurs et La Femme des uns sous le corps des autres.
C'est là qu'il fait ses premières armes, compose de nombreuses chansons et même une revue musicale.
Il décide alors d'abandonner la peinture pour se consacrer à la composition musicale et détruit la quasi-totalité de ses toiles, au grand dam de son épouse qui ne lui pardonnera jamais cet "autodafé".
Il se lance aussi dans une course effrénée auprès des femmes, qu'il séduit en grand nombre, ce qui l'éloigne de son épouse, Élisabeth Levitzky.
Ils divorcent en octobre 1957, six ans après leur mariage.En studio, il commence sa fructueuse collaboration avec Alain Goraguer, déjà arrangeur musical de Boris Vian.
Son premier album, Du chant à la une ! d'où est extrait Le Poinçonneur des Lilas, premier succès en 1958, détonne, mais est un échec commercial.
Il sera remarqué par Marcel Aymé, qui dit que ses chansons « ont la dureté d'un constat ».
Son maître Boris Vian, avant de mourir en 1959, le compare à Cole Porter.Lorsque l'époque des yéyés arrive, il a 32 ans et n'est pas très à l'aise : il passe en première partie de Brel ou de Gréco, mais le public le rejette et les critiques, cruelles, se moquent de ses grandes oreilles et de son nez proéminent.
Débute, avec Gréco, une collaboration qui durera durant toute cette période « Rive Gauche », dont le point d'orgue sera La Javanaise à l'automne 1962.Il fera en 1964 quelques duos avec l'artiste Philippe Clay auquel il ressemble de façon troublante.Il rencontre alors Elek Bacsik et Michel Gaudry et leur demande de faire un disque avec lui.
Ce sera Gainsbourg Confidentiel empreint d'un jazz archimoderne qui plait tant à Gainsbourg, mais qui, il le sait, ne lui permettra jamais d'accéder au succès.
Ce disque ne se vend qu'à 1 500 exemplaires.
Sa décision était prise dès la sortie du studio : « Je vais me lancer dans l'alimentaire et m'acheter une Rolls ».
Malgré tout, son album suivant, Gainsbourg Percussions, inspiré (parfois directement - et sans droit d'auteur) des rythmes et des mélodies de Miriam Makeba et Babatunde Olatunji, reste encore à l'écart de la vague yéyé qui apparaît et qui fera la fortune de Gainsbourg.L'Eurovision pour France GallC'est en écrivant pour Juliette Gréco (Accordéon, La Javanaise) et Petula Clark (La Gadoue) qu'il rencontre ses premiers succès, mais c'est avec Françoise Hardy (Comment te dire adieu ?) et surtout France Gall qu'il va réussir à séduire un public jeune.
Après ses premiers succès gainsbourgiens (N'écoute pas les idoles, Laisse tomber les filles), France Gall remporte, le 20 mars 1965, le grand Prix du Concours Eurovision de la chanson après avoir choisi le titre Poupée de cire poupée de son, écrit par Gainsbourg à l'instigation de Maritie et Gilbert Carpentier, parmi les dix qu'on lui proposait.
La chanson lauréate devient le tube international qui passe sur toutes les ondes et que France Gall enregistre même en japonais.
Gainsbourg continue dans la veine du succès avec France Gall, en 1966, grâce à Baby Pop et surtout aux Sucettes à l'anis.Il échappe en tant qu'interprète au ghetto de la « chanson française de variétés » (par opposition à la pop) avec Qui est in ? Qui est out ?, qui passera largement à l'émission Salut les copains, lui donnant son entrée à part entière chez les « yéyés ».
Serge Gainsbourg a aussi écrit pour l'Eurovision la chanson de Joëlle Ursull Black and white blues, qui représente la France en 1990 et se classe en seconde position.Un hymne pour réconforter les troupes durant la guerre des six joursEn 1967, l'artiste écrit la chanson Le Sable et le Soldat en soutien à Tsahal pendant la Guerre des Six Jours.
Ce travail est réalisé à la demande de l’attaché culturel de l’ambassade d'Israël, qui souhaite envoyer une marche militaire nouvelle pour remonter le moral des troupes israéliennes à la veille pressentie de violents combats.
Le compositeur entretenait une relation particulière avec l'État hébreu du fait de ses origines.
La maquette du texte est écrite en français : elle est enregistrée en direct en moins de 2 minutes, avec un accompagnement mélodique d'orgue électrique le 6 juin 1967.
Une traduction en hébreu est réalisée, mais ne sera pas enregistrée.
Confiée à la navette diplomatique de l'ambassade, la bande magnétique du précieux morceau prend l'avion pour Tel-Aviv.
L'importance de ce conflit armé éclair et majeur pour l'État d'Israël jettera un voile d'oubli sur cet enregistrement qui va directement grossir les archives de la radio Kol Israël.
Vingt-cinq années plus tard, le collectionneur Jean-Gabriel Le Nouvel, qui en connait l'existence, effectue des recherches très approfondies pour localiser la précieuse bande et l'exhume des archives.
La version initiale restaurée a fait l'objet d'une radiodiffusion en exclusivité depuis les studios de la RCJ en 2002.Les paroles de cette chanson étonneront beaucoup de monde lors de cette diffusion et le magazine Tribune juive, écrira dans son article : « …Et pourtant, Gainsbourg n'était pas attaché à Israël.
D'ailleurs, il n'y a jamais mis les pieds.
Et lorsqu'il parlait de ses racines, il préférait évoquer la Russie de ses parents.
Peut-être avoue-t-il dans cette chanson ce qu'il n'a jamais osé dire ?" »… « Personne ne se doutait que Gainsbourg même s'il ne s'est jamais caché d'être juif, aurait écrit une chanson si engagée pour le jeune État d'Israël à l'issue de la guerre des 6 jours et de la libération de Jérusalem.
Si Gainsbourg n'a jamais caché ses origines ("Je suis né sous une bonne étoile...
jaune", disait-il), le monde était loin de s'imaginer que l'artiste composerait une chanson aussi engagée pour le jeune État d'Israël. »….Le label Kol Record est chargé, trente ans plus tard, par Jean-Gabriel Le Nouvel d'assurer la production et l'enregistrement de l'adaptation musicalement inédite en hébreu Al Holot Israel.
Elle est interprétée par la Leakat Tsvait (La Chorale) de Tsahal : La Leakat Magav.Muses et nouvelles passions amoureusesFin de cette même année, il vit une passion courte, mais forte avec Brigitte Bardot à qui il dédie la chanson Initials B.B.
après lui avoir écrit quelques titres emblématiques : Harley Davidson, Bonnie and Clyde, Je t'aime...
moi non plus.
Ce dernier titre est d'abord enregistré avec elle en duo en 1967 en version symphonique.
Mais il sera rendu célèbre l'année suivante par Jane Birkin.
La version originale, d'abord gardée secrète par Serge Gainsbourg à la demande de Brigitte Bardot, ne sortira qu'en 1986 : elle devient alors elle aussi un tube.Sur le tournage du film Slogan, en 1968, il rencontre Jane Birkin pour laquelle il sera à nouveau auteur-compositeur et qui va quitter son premier époux, le compositeur John Barry avec lequel elle vient d'avoir une fille quelques mois auparavant, Kate Barry.
Je t'aime...
moi non plus et 69 Année érotique sont d'immenses succès qui dépassent les frontières.
Ils deviendront pendant dix ans un couple très médiatique, faisant régulièrement la une de l'actualité couverte par les médias, chacun enchaînant disque et tournage, concerts et apparitions photographiques.
Gainsbourg dédie également le titre « Jane B » à sa nouvelle compagne, largement inspiré par le prélude en mi mineur Opus 28 n 4, de Frédéric Chopin.Pour la petite histoire, les deux protagonistes Serge et Jane se trouvent, sans se voir, lors de la mort d'Édith Piaf, sur un lieu commun, le 10 octobre 1963 alors que tout le monde s'agglutinait pour regarder la dépouille de la chanteuse : Jane, encore adolescente, vivait dans une famille française qui habitait le même immeuble que la célèbre môme Piaf.Les années 1970 : décennie majeureLes années 1970 sont marquées par l'écriture et la composition de quatre albums phares : Histoire de Melody Nelson en 1971, Vu de l'extérieur (et son tube Je suis venu te dire que je m'en vais) en 1973, Rock around the bunker en 1975, et L'Homme à tête de chou avec ses sulfureuses Variations sur Marilou en 1976.
Si, au départ, ces albums rencontrent peu de succès commercial (les ventes plafonnent à 30 000 exemplaires), ils le hissent à l'avant-garde de la chanson française.
Histoire de Melody Nelson est accueilli par la presse comme « le premier vrai poème symphonique de l'âge pop ».
Cet album-concept, produit et arrangé par Jean-Claude Vannier, raconte l'histoire d’une lolita dont Gainsbourg narre les exploits.
L’album est influencé par la scène rock anglaise avec ses arrangements de guitare.
L'histoire fait écho au roman de Vladimir Nabokov, Lolita dont Gainsbourg est un admirateur inconditionnel et qu'il évoquera souvent par la suite (Samantha de You're under arrest).
Cet album a eu une influence considérable sur des artistes comme le groupe Air, David Holmes, Jarvis Cocker, Beck et Dan the Automator.En mai 1973, Serge Gainsbourg est victime d’une crise cardiaque et la transforme en élément promotionnel en annonçant à la presse, depuis son lit d’hôpital, qu'il va réagir « en augmentant sa consommation d'alcool et de cigarettes ».
Il continue à boire et à fumer, fidèle au personnage qu’il est en train de devenir.En 1975, il sort l'album Rock Around the Bunker.
Avec Rock around the bunker il pousse la provocation à son comble : il tourne en dérision, au second degré, l’esthétique nazie.
L’album, enregistré à Londres, est radicalement rejeté par les programmateurs de radio qui ne voient dans cette farce façon Boris Vian qu'une provocation scandaleuse avec des titres comme Nazi rock, SS si bon ou Tata teutonne.
Pourtant, à la fin de la décennie 1980, cet album sera couvert de disques d'or.
Il compose également des tubes comme L'Ami Caouette.
En 1979, il rejoint le groupe rock Bijou sur scène et verse une larme : le jeune public rock lui fait une ovation.Marseillaise reggaeIl cultive son aura d'artiste culte en participant à de nombreux films.
Malheureusement pour lui, s'il est considéré comme un acteur de talent, il ne tourne pratiquement que dans des films de peu d'ampleur.
En 1976 il se lance pour la première fois dans la réalisation cinématographique.
Son film Je t'aime moi non plus obtient très vite une réputation sulfureuse avec un scénario audacieux touchant aux tabous de l'homosexualité et de l'érotisme.
Il réalise trois autres films (dont Équateur en 1983) qui obtiennent peu de succès, les sujets abordés étant souvent provocateurs, que ce soit l'inceste (Charlotte for Ever en 1986), l'exhibitionnisme (Stan the Flasher) ou l'homosexualité...En 1979, son nouvel album enregistré à Kingston devient disque de platine en quelques mois.
La Marseillaise (reggae) choque le journaliste du Figaro Michel Droit qui écrit un article virulent selon lequel, en antisémitisme, « il y a aussi des rabatteurs ».
Serge Gainsbourg lui répondra par voie de presse dans un article intitulé On n'a pas le con d'être aussi Droit.
Un double CD réunissant nouveaux mixages, enregistrements inédits, versions dub et d'artistes jamaïcains est paru en 2003.Pour répondre aux campagnes de presse dont il devient peu à peu l'objet et qui le touchent profondément dans son estime, le 13 décembre 1981, Gainsbourg riposte en achetant le manuscrit original de la Marseillaise (135 000 F, soit 20 580 euros), vendu aux enchères à Versailles.
Peu de temps après, de nouveau en concert, cet évènement médiatisé par les journaux télévisés permettra cette fois à Serge Gainsbourg d'avoir les parachutistes de son côté, faisant ainsi définitivement taire les rumeurs malveillantes au sujet de son patriotisme.La salle de concert de Strasbourg où il doit se produire est investie par des membres d'une association d'anciens parachutistes militaires qui désapprouvent sa version de La Marseillaise, mais Gainsbourg garde tout son sang-froid et prend les paras au dépourvu en chantant a cappella, et le poing tendu, la version originale de l'hymne français : les paras sont donc de ce fait obligés de se mettre au garde à vous après un moment de flottement, comme en témoignent les bandes d'actualités de l'événement.
« J'ai mis les paras au pas ! », s'amusera-t-il dans l'émission Droit de réponse de Michel Polac ; et de fait, les paras, estimant avoir eu réparation, se retirent.
Gainsbourg poursuit une tournée triomphale, accompagné de Sly and Robbie et des choristes de Bob Marley : les I Threes.
Un double CD, Gainsbourg et cætera réunissant de nouveaux mixages de l'intégrale d'un concert au théâtre Le Palace de Paris restitue ce qui reste son meilleur enregistrement en public.Années 1980 : « Gainsbarre »Offensé par les propos calomnieux dans les articles de presse à son encontre, notamment au sujet de La Marseillaise, et se sentant artiste incompris, il se réfugie dans la vie des milieux noctambules et interlopes, consommant un peu plus d'alcool et de tabac et délaissant la vie de famille.Les boîtes de nuit, les beuveries, le noctambulisme, la décrépitude physique… De plus en plus, « Gainsbarre » succédera à Gainsbourg avec quelques apparitions télévisées plus ou moins alcoolisées.
Il fortifie ainsi sa légende de poète maudit mal rasé et ivre qui lui vaut tantôt l'admiration, tantôt le dégoût.
En septembre 1980, après plus de dix ans de vie commune, Jane Birkin n'en peut plus et le quitte.
Elle admet lors d'une émission télévisée réalisée après sa mort : « J'avais beaucoup aimé Gainsbourg, mais j'avais peur de Gainsbarre ».
À partir de cette période, il devient un phénomène de télévision de par son comportement provocateur et décadent qui déclenchera plusieurs scandales.
Il apparaît le plus souvent bougon, avec une voix chevrotante et difficilement compréhensible, de surcroît avec des vêtements d'une propreté douteuse.
Renaud s'inspirera plus de vingt années plus tard de ces événements pour écrire sa chanson D Renaud, Mister Renard de l'album Boucan d'enfer qui traduit une descente aux enfers présentant bien des similitudes.Gainsbourg brûle en direct, à l'aide de son briquet, le 11 mars 1984, les trois-quarts environ d'un billet de 500 francs devant les caméras de télévision de l’émission Sept sur sept.
Il agit ainsi pour dénoncer le « racket fiscal » qui le taxe à 74 %, argent "dépensé non pas pour les pauvres mais pour le nucléaire et toutes les...
(il n'a pas le temps de terminer sa phrase)".
Ce geste à la portée médiatique considérable frappe particulièrement le public français en ces années de crise de la monnaie française.
Le lendemain, le lundi 12 mars 1984, toute la presse nationale fera son commentaire de ce geste à la symbolique si forte qui ne fera que renforcer dans les mois et les années suivantes la présence dans les média, dont notamment dans les émissions de télévisions, de Gainsbarre au détriment de Gainsbourg ; Serge Gainsbourg, d'ailleurs, recommença ce geste sur un plateau d'émission de variété française présentée par Patrick Sabatier, en présence d'Eddy Mitchell.En avril 1986, dans une émission de Michel Drucker du samedi soir où la chanteuse américaine Whitney Houston est présente, Gainsbourg n'hésite pas à indiquer, en anglais et le micro ouvert : « I want to fuck her » (je veux la baiser).
La Diva est outrée et stupéfiée par de tels propos.
Elle lui répond par des « What ? » aigus et vifs et demande s'il est ivre « He must be drunk » ; à quoi Michel Drucker répond : « Non c'est son état normal, alors vous imaginez quand il est ivre ».Durant sa période « Gainsbarre », malgré sa volonté de donner une image de lui provoquante, sa sensibilité à fleur de peau s'est manifestée à plusieurs reprises dans d'autres passages télévisés.
Notamment, lors de l'émission "Sébastien, c'est fou", en 1988, quand Patrick Sébastien a organisé avec la chorale d'enfants des Petits chanteurs d'Asnières, une reprise de sa chanson Je suis venu te dire que je m'en vais, "On est venus te dire", déguisés en « Gainsbarre » pour l'occasion ; où lors de l'émission Sacrée Soirée qui lui était consacré en mars 1990, quand le présentateur Jean-Pierre Foucault lui remet un double disque d'or, puis encore, lorsqu'il lui montre des images de la ville où ses parents se sont rencontrés en ex- URSS, Théodosie, qu'il n'avait jamais vues.
Ces passages télévisés, aux yeux du grand public, plus habitués à ses excès lors de sa période "Gainsbarre", ont contribué à fissurer le masque de provocateur qu'il voulait montrer, en dévoilant sa vraie nature.Serge rencontre une nouvelle égérie, Bambou, pour laquelle, il ne peut, une fois de plus, s'empêcher de composer.
Il lui fera chanter quelques titres qui ne rencontrent pas les faveurs du public (Made in China, 1989).
Il continuera cependant d'écrire pour Jane Birkin.Gainsbourg enregistre son nouvel album reggae à Nassau aux Bahamas avec la même équipe que le précédent.
On peut y entendre les paroles de Ecce Homo :Et ouais c'est moi GainsbarreOn me trouve au hasardDes night-clubs et des barsAméricains c'est bonnard(...) Il est reggae hilareLe cœur percé de part en part.Au lieu de mettre en scène la naissance de Gainsbarre, la version alternative de ce morceau évoque le décès de Gainsbourg.
Intitulée Ecce Homo et cætera, elle n'a été publiée qu'en 2003 sur un double CD réunissant nouveaux mixages, enregistrements inédits, versions dub et d'artistes jamaïcains.
Selon Bambou, présente à Nassau, le fait que ce morceau ne fasse surface qu'après sa mort était « intentionnel ».Son œuvre quasi-intégrale sort en coffret CD.
Il contient de nombreux titres introuvables que les collectionneurs s'arrachent à prix d'or ; toutefois, les chansons écrites pour ses interprètes ne sont pas incluses, ni un certain nombre d'inédits, ni les concerts.
Il part ensuite pour New York où il enregistre ses deux derniers albums, Love on the Beat et You're Under Arrest.
Après le reggae, il se frotte au hip-hop et au funk.
Il se produit de longues semaines en concert au Casino de Paris.En 1990, Serge Gainsbourg écrit les paroles du 2 album de Vanessa Paradis, Variations sur le même t'aime, sur des musiques de Franck Langolff, dont le tube Tandem.Sorti le 28 mai 1990, l'opus s'écoule à 400 000 exemplaires et sera le dernier témoignage artistique de Serge Gainsbourg, qui disparaîtra neuf mois après la sortie du disque.Décès et obsèquesSerge Gainsbourg meurt le 2 mars 1991 au 5 bis rue de Verneuil dans le 7 arrondissement à la suite de sa cinquième crise cardiaque, survenue durant son sommeil.
Il avait composé un album de blues avant sa mort et avait prévu de partir l'enregistrer à La Nouvelle-Orléans quelques jours plus tard.Il est enterré avec ses parents au cimetière du Montparnasse (1 section) à Paris où sa tombe est l'une des plus visitées avec celle de Jean-Paul Sartre-Simone de Beauvoir et celle de Charles Baudelaire qu'il mit en musique (Baudelaire (« Le serpent qui danse »), Album nº 4, 1962).
La tombe porte le nom de Serge Gainsbourg et de ses parents, Olga (1894-1985) et Joseph (1896-1971) Ginsburg.Lors de son enterrement, le 7 mars 1991, vinrent notamment parmi la foule, outre sa famille, Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Françoise Hardy, Patrice Chéreau, Eddy Mitchell, Renaud, Johnny Hallyday, les ministres Jack Lang et Catherine Tasca, et les brigades de cuisiniers et serveurs du restaurant «L'Espérance» où il avait passé ses derniers jours.
Catherine Deneuve lut devant la tombe le texte de la chanson Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve.EmpruntsGainsbourg s'est beaucoup approprié :« L'ami Caouette » reprend en la développant une construction déjà utilisée par Franc-NohainLes paroles de la chanson Bonnie and Clyde sont traduites du poème de Bonnie Parker, The Trail's End.Son album de 1964 (Gainsbourg Percussions) emprunte, sans en citer la source, les titres Kiyakiya, Akiwowo et Jin-go-lo-ba à l'album Drums of Passion (1959) de l'artiste africain Babatunde Olatunji, pour des titres respectivement rebaptisés Joanna, New York U.S.A.
et Marabout.On retrouve des trames issues de morceaux de musique "classique" dans les morceaux suivants :Initials B.B.
(sur la Symphonie (n 9) du Nouveau-Monde, 1 mouvement, de Dvorák)Lemon Incest (sur l'étude n 3 en mi majeur Opus 10, de Frédéric Chopin)Jane B (sur le Prélude en mi mineur Opus 28 n 4, de Frédéric Chopin)Baby alone in Babylone (sur le thème du 3 mouvement de la 3 symphonie, de Brahms)My Lady Heroïne (sur Sur un marché persan, de Albert Ketèlbey)Ma Lou Marilou (sur la sonate Appassionata Opus 57, 1 mouvement, de Beethoven)Marilou sous la neige (sur un thème de Pomp and Circumstance Opus 39 n 1, de Elgar)Poupée de cire, poupée de son (sur la quatrième mouvement (prestissimo) de la Sonate pour piano n 1 en fa mineur op.2-1 de Beethoven).Charlotte For Ever ( sur l'Andantino de Aram Khatchatourian)Lost Song (sur la Chanson de Solveig) extrait de Peer Gynt)Le sonnet d'Arvers de Félix ArversDes passages de Verlaine (d'ailleurs cité) sont incrustés dans Je suis venu te dire que je m'en vaisInterrogé sur le fait qu'il faille y voir hommage, simple citation ou provocation, il répondit« On pourrait aller jusqu’à la profanation (rires).
Hugo disait : « Il est interdit de déposer de la musique le long de mes vers. » Brahms n’aurait pas aimé que je dépose des paroles le long de sa musique.
Mais je ne fais qu’emprunter.
Mes essais — qui ne sont que des essais — s’effaceront d’eux-mêmes et Brahms sera restitué.
Je l’ai à peine effleuré. »Par ailleurs, si Serge Gainsbourg est crédité comme compositeur ou co-compositeur sur les étiquettes ou pochettes de la plupart de ses productions, il en est tout autrement sur les dépôts Sacem : là, ce sont ses arrangeurs qui sont mentionnés comme compositeurs (et Gainsbourg comme auteur des textes).LieuxPlusieurs villes possèdent une rue Serge-Gainsbourg : Toulouse, Clermont-Ferrand, Blagnac, Saint-Cyprien, Châteaubriant… La rue Serge-Gainsbourg de Clermont-Ferrand est inaugurée le 7 mars 2003 en présence de Jane Birkin, à l'occasion des trois ans d'existence de la Coopérative de Mai, la grande salle de musique de la ville, que jouxte cette rue.À la porte des Lilas, rendue célèbre par Le Poinçonneur des Lilas, un parc de 15 000 m, construit au-dessus du boulevard périphérique, est inauguré sous le nom de Jardin Serge-Gainsbourg, en juillet 2010, en présence de Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg.
Une future station du métro parisien, Les Lilas - Serge Gainsbourg, pourrait aussi porter son nom.Dans le film Le Plus Beau Métier du monde, l'établissement scolaire au centre de l'intrigue s'appelle « collège Serge-Gainsbourg ».Un film biographiqueLe scénariste et dessinateur Joann Sfar a réalisé un film biographique sur Serge Gainsbourg, dont le rôle est interprété par Éric Elmosnino.
Gainsbourg, vie héroïque est sorti en salle le 20 janvier 2010.
Joann Sfar a indiqué: « Ça va être une grande histoire qui commence pendant la Seconde Guerre mondiale et qui se termine dans les années 1980.
[...\] il va s'agir d'un film très documenté qui court tout le long de la vie de Gainsbourg.
Mais avant tout ça sera une fable.
Elle contiendra autant de vérités que d'inventions.
[...\] C'est le pianiste Gonzales qui prêtera ses mains à Serge Gainsbourg.
Les arrangements et compositions sont confiés au formidable Olivier Daviaud.
[...\] c'est David Marti et l'équipe de DDT qui s'occupera des effets spéciaux, [...\] ce sont eux qui ont fait Le Labyrinthe de Pan et la plupart des films de Guillermo del Toro. »Le film a été récompensé par trois César, notamment celui du meilleur acteur pour Éric Elmosnino.InfluencesSerge Gainsbourg marque fortement la musique française.
Il n'hésite pas à métisser ses compositions avec des influences musicales très variées, contribuant à en populariser certaines en France :le reggae, avec l'album Aux armes et cætera...
enregistré à Kingston (Jamaïque) suivi de Mauvaises Nouvelles des étoiles ;le rap avec You're Under Arrest ;la musique afro-cubaine : Couleur café, entre autres ;le jazz : Du jazz dans le ravin, album Gainsbourg Confidentiel ;le classique : plusieurs de ses morceaux sont inspirés de thèmes classiques tels que Lemon Incest, Jane B, Ma Lou Marilou, Initials BB, My lady heroïne, Marilou sous la neige ou Baby Alone in Babylone ;le rock progressif : bande originale du film Cannabis, album Histoire de Melody Nelson.Gainsbourg demeure une présence influente et importante de la chanson française, sa musique sera par la suite fréquemment échantillonnée et réutilisée par des artistes aussi bien français (ex : MC Solaar pour Nouveau Western) qu'internationaux (par exemple, Massive Attack dans Karmacoma (Portishead experience), Jennifer Charles d’Elysian Fields, qui reprend Les Amours perdues, sur un album de reprises de Gainsbourg par des groupes de l'avant-garde new-yorkaise, sous l'égide du jazzman John Zorn, ou encore Beck dont le titre Paper Tiger sur l'album Sea Change revendique l'influence de Melody dans Histoire de Melody Nelson).
Mick Harvey, le guitariste de Nick Cave, a enregistré deux albums de reprise, Intoxicated Man (1995) et Pink Elephants (1997).
L'album Monsieur Gainsbourg Revisited sorti en mars 2006, regroupe 14 adaptations anglaises réalisées par Boris Bergman et interprétées notamment par Franz Ferdinand, Portishead, Placebo, Jarvis Cocker, Kid Loco, Gonzales, Feist, Tricky...Serge Gainsbourg imprime en outre durablement sa marque grâce à ses textes.
Dans un style poétique, il n'hésite pas à produire des rimes complexes (Comment te dire adieu ?).
Friand de jeux de mots, il s'appuie fréquemment sur le double sens.
Les allusions érotiques sont de plus en plus fréquentes au fur et à mesure de sa carrière.
Certaines de ses chansons marquent les mémoires par leur caractère provocateur, ainsi les allusions appuyées à la fellation dans Les Sucettes, qui provoquent l'émoi dans la bouche d'une France Gall d'à peine dix-huit ans ; elle dira n'avoir compris le double sens du texte que des années plus tard.
Puis c'est Jane Birkin feignant l'orgasme dans Je t'aime… moi non plus, tube planétaire.
Gainsbourg flirte avec le tabou de l'inceste en compagnie de sa fille, la frêle Charlotte Gainsbourg : dans les années 1980, elle accompagne son père dans le duo Lemon Incest, titre évocateur qui suscitera une levée de boucliers.
Gainsbarre atteindra les sommets de la provocation érotique avec le tube Love on the Beat, véritable poème pornographique, dit par lui-même d'une voix monocorde et cassée ; le fond sonore est constitué des cris orgasmiques de Bambou ; l'orchestration baigne dans un funk froid et les chœurs scandent le titre de la chanson de leurs voix androgynes et mouvantes.Il choisit des sources d'inspiration inattendues et les développe à sa manière : textes de Franc-Nohain pour l'Ami Caouette, de Verlaine pour Je suis venu te dire que je m'en vais; musiques de Chopin pour Lemon Incest et bien entendu de Rouget de Lisle pour Aux armes et cætera.
En dépit de cela, il ne cessera de répéter au fil des interviews qu'il considère la chanson comme « un genre mineur, puisque ne demandant pas d'initiation, à la différence de la peinture », irritant Guy Béart à ce sujet dans l'émission télévisée Apostrophes du 26 décembre 1986.Interprètes fémininesSerge Gainsbourg a écrit pour de nombreuses interprètes notamment sa fille Charlotte Gainsbourg, Valérie Lagrange, Brigitte Bardot, Petula Clark, Jane Birkin, France Gall, Juliette Gréco, Isabelle Adjani, Marianne Faithfull, Catherine Deneuve, Vanessa Paradis, Françoise Hardy, Joëlle Ursull, Bambou, Anna Karina, Mireille Darc, Zizi Jeanmaire, Michèle Mercier, Régine, Dani, Dalida et Michèle Arnaud, seules ou le temps d'un duo à leur côté.Inventaire non exhaustifVoici un inventaire non exhaustif de son travail de compositeur et de parolier pour notamment :Brigitte Bardot : « L'Appareil à sous », « Bubble gum », « Bonnie and Clyde », « Harley Davidson », « Comic strip », « Je t'aime… moi non plus » ;Jane Birkin :En duo avec Serge Gainsbourg : « Je t'aime...
moi non plus », « 69 année érotique », « La Décadanse »,Comme soliste : « Ex-fan des sixties », « Baby alone in Babylone », « Lolita go home », « Ballade de Johnny-Jane » ;Petula Clark : « Ô ! Ô ! Sheriff », « Les Incorruptibles », « La Gadoue », « Rêves et Caravelles » ;Dalida : « Je préfère naturellement », « Rues de mon Paris » ;Dani : « Comme un boomerang » ;Catherine Deneuve : « Dieu fumeur de havanes », « Souviens-toi de m'oublier », « Ces petits riens », '« 'Dépression au-dessus du jardin » ;Charlotte Gainsbourg : « Lemon incest », « Élastique », « Zéro pointé vers l'infini », « Charlotte for ever », « Don't forget to forget me », « Ouvertures éclairs », « Oh daddy oh », « Pour ce que tu n'étais pas » ;France Gall : « N'écoute pas les idoles », « Laisse tomber les filles », « Poupée de cire poupée de son », « Attends ou va-t'en », « Nous ne sommes pas des anges », « Baby Pop », « Les Sucettes », « Néfertiti », '« 'Teenie Weenie Boppie », « Frankenstein », « Les Petits Ballons » ;Juliette Gréco : « Accordéon », « La Javanaise », « Strip-tease », « Le Sixième sens », « Paris d'papa », « Un peu moins que tout à l'heure (Je t'aime pourtant) » ;Françoise Hardy : « Comment te dire adieu », « L'Anamour », '« 'L'Amour en privé », « Enregistrement » ;Zizi Jeanmaire : '« 'Zizi (La Vie Zizi) », « Bloody Jack », « Les Bleus (sont les plus beaux bijoux) », « Tic-tac-toe » ;Anna Karina : « Sous le soleil exactement », « Roller Girl », « De plus en plus de moins en moins » (duo avec Jean-Claude Brialy) ;Viktor Lazlo : « Amour puissance six » ;Jo Lemaire : « Je suis venue te dire que je m' en vais » ;Michèle Mercier : « La Fille qui fait tchic-ti-tchic » ;Vanessa Paradis : « Dis-lui toi que je t'aime », « Tandem », « L'Amour en soi », « La vague à lames », « Flagrant délire » ;Régine : « Les P'tits papiers », « Pourquoi un pyjama ? », « Ouvre la bouche ferme les yeux » ;Catherine Sauvage : « Baudelaire », « Les Nanas au paradis », « Le Cirque » ;Joëlle Ursull : « White And Black Blues » ;Marie-Blanche Vergne : « Au risque de te déplaire ». Interprètes masculinsÀ la demande d'Alain Chamfort, il lui écrit deux albums, Rock'n rose (dont Baby Lou) et Poses (dont le fameux Manureva) et écrit 8 textes des 9 chansons de l'album Amour année zéro (dont Bambou) ;Jacques Dutronc : Les Roses fanées (en trio avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin), Les P'tits Papiers (en trio également avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin), Le Bras Mécanique (1975), Elle est si...
(1972) ; la majorité des titres de l'album Guerre et petsEtienne Daho : Comme un boomerang en duo avec Dani, en 2001, Chez les yé-yé en 1985, Mon amour baiser en 2001, Les dessous chics et Ford Mustang en duo avec Jane Birkin en 2009.Il coécrit le quatrième album d'Alain Bashung, Play blessures, en 1982 ;Il écrit les paroles des chansons Belinda et Mangos (album Sans entracte en 1980) Amour Consolation (album Aime-moi en 1984) de Julien Clerc ;Il enregistre avec son ami Eddy Mitchell Vieille canaille, mais en version big band, qui se retrouvera sur l'album de ce dernier Eddy paris Mitchell en 1986 ;Robert Farel : Les Petits Boudins (single, pas d'album, 1987), chanson que Gainsbourg avait écrite 20 ans plus tôt pour Dominique Walter.Il enregistre avec son ami King Curtis JR You're under arrest, qui se retrouvera sur l'album du même nom You're under arrest en 1987 ;Claude François : Hip Hip Hip Hurrah (single, pas d'album, 1967).RécompensesGrand prix de l'Académie Charles-Cros 1959 : pour son premier album, « Du chant à la une !... », paru l'année précédente.Prix du Concours Eurovision de la chanson 1965 : compositeur et parolier du titre gagnant « Poupée de cire poupée de son », interprété par France Gall, qui concourt pour le Luxembourg.5 du Concours Eurovision de la chanson 1967 : compositeur et parolier du titre « Boum badaboum » interprété par Minouche Barelli qui concourt pour Monaco et termine cinquième de la compétition internationale.Grand prix de l'Académie Charles-Cros 1984 : pour l'album, « Baby Alone in Babylone » de Jane Birkin, qu'il a entièrement écrit et composé.
Cet album sera aussi Disque d'or.Victoire de la musique: album de l'année pour « Love on the beat » en 1985Ordre des Arts et des Lettres : Le 19 septembre 1985, Jack Lang lui offre la croix d'Officier dans l'ordre des Arts et des Lettres.
Serge est particulièrement fier d’être directement élevé au grade d'officier, et non chevalier comme Coluche ou Clint Eastwood.Victoire de la musique d'honneur 1990 : pour l'ensemble de sa carrière.2 du Concours Eurovision de la chanson 1990 : compositeur et parolier du titre « White and Black Blues », interprété par Joëlle Ursull, qui concourt pour la France et termine deuxième de la compétition.Césars 1977 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Je t'aime moi non plusCésars 1981 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Je vous aimeCésars 1984 : nomination au César de la meilleure musique originale pour ÉquateurCésars 1987 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Tenue de soiréeCésars 1995 : César de la meilleure musique décerné à titre posthume pour le film Élisa de Jean BeckerChansons et autres œuvres musicales69 Année érotique ;Anna, comédie musicale ;Je t'aime… moi non plus ;Laisse tomber les filles ;N'écoute pas les idoles ;Aux armes et cætera ;Pauvre Lola ;Pourquoi un pyjama ?Chanson de PrévertComic Strip
You're Under Arrest
17
Lola R. For Ever
15
Lemon Incest
11
La Javanaise
11
Some Small Chance
10
Aux Enfants De La Chance
8
L'Hôtel Particulier
8
Vieille canaille
8
Je Suis Venu Te Dire Que Je M'en Vais
7
Je t'aime...Moi Non Plus
7
Mon Légionnaire
6
La chanson de prévert
5
Elisa
5