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Bessie Smith

Bessie Smith voit le jour le 9 juillet 1892 (ou le 15 avril 1894, suivant les recensements, et les interviews) à Chattanooga (Tennessee).
Ses parents, Laura et William Smith, sont laboureurs (papa est également pasteur à ses moments perdus).
Sa famille est pauvre, et elle est, dès l'âge de huit ans orpheline (elle ne se souvient pas de son père, et sa mère ne l'aura vue grandir que dans ses toutes premières années), élevée par sa sœur aînée Viola.
Là voilà contrainte de gagner quelques sous – afin de nourrir ses six frères et sœurs - en chantant dans les rues de sa ville : un attendrissant spectacle, que d'applaudir cette petite fille qui chante et danse, accompagnée par son frère Andrew à la guitare.
Bien que néophyte, et en regard de la puissance de sa voix, elle parvient même à obtenir un engagement de quelques jours à l'Ivory Theater de Chattanooga.Premiers pas sur scèneC'est en 1912, et donc à l'adolescence, qu'elle rejoint les tournées organisées par la troupe des Rabbit Foot Minstrels, où elle rencontre Ma Gertrude et Pa William Rainey.
La première – elle-même chanteuse blues - devient son amie, et son mentor, et forme la jeune fille jusqu'en 1915, lui apprenant moins à chanter qu'à se tenir sur scène.
Toutefois, le directeur de la troupe l'engage avant tout comme danseuse, ayant fait le plein de chanteuses.Smith est alors engagée au Paradise Cafe d'Atlantic City (New Jersey), puis rejoint ensuite le circuit des spectacles de vaudeville qui patrouillent tout l'état : dès 1920, son nom est devenu une référence incontournable du genre, et elle débute aux côtés de Sydney Bechet dans une comédie musicale qui fait les beaux jours de Broadway.Le 7 juin 1923, de retour à Philadelphie, elle épouse un vigile, Jack Gee, avec lequel elle connaîtra des épousailles tortueuses.
S'il est impressionné par les cachets de son artiste de femme, et s'arrange parfaitement avec ses propres conquêtes féminines, il supporte mal la bisexualité de son épouse.
Bessie Smith ne demandera jamais le divorce, mais vivra jusqu'à la fin de sa vie avec un homme beaucoup plus compréhensif, en la personne de Richard Morgan, oncle du vibraphoniste et chef d'orchestre de jazz Lionel Hampton.Premiers disques, premières rencontres décisivesElle fait alors l'une des rencontres décisives que tout artiste appelle de ses vœux, ici avec Frank Walker, directeur artistique chez Columbia : il croit en elle, assez pour persuader ses propres patrons, en tout état de cause eux-mêmes convaincus de la nécessité de mettre sur le marché des disques plus spécifiquement destinés au public noir.
C'est donc comme l'un des plus fameuses chanteuses de blues de son époque qu'en 1923 elle enregistre pour la première fois pour la firme (« Dowhearted Blues »).
Elle est dès ces premières sessions accompagnée par le pianiste Clarence Williams, manager, entrepreneur, pianiste, et compositeur ès style Dixieland.
Ce coup d'essai a toutes les apparences d'un maelström, se vendant à près de 750 000 exemplaires.Bessie Smith met les années vingt à profit pour enregistrer en compagnie des plus grands noms de l'histoire du jazz, du saxophoniste Coleman Hawkins à l'arrangeur Don Redman, en passant par le chef d'orchestre et clarinettiste Benny Goodman, et le plus grand trompettiste de tous les temps, un Louis Armstrong avec qui elle grave un « St.
Louis Blues » de référence.
Elle se produit également dans les plus prestigieux des lieux de concerts, comme le new-yorkais Nest Club.Premiers triomphesElle produit plus d'une centaine de chansons pour son label originel en à peine une décennie, devenant l'artiste noire la mieux rémunérée de l'époque.
Exploit supplémentaire, la chanteuse de blues réalise l'exploit de ravir à parité les audiences blanches et noires.
Mais la chanteuse a le plus grand mal à gérer l'ivresse de cette renommée et fortune subites : les liaisons amoureuses se multiplient, et Bessie en gère le dépit dans l'alcool, et les dépenses somptuaires.Néanmoins, elle assure une triomphale tournée en 1928 sur la côte ouest des États-Unis, et on peut la voir l'année suivante dans le court-métrage Saint Louis Blues (où elle interprète la chanson-titre, composée par W.C.
Handy).
Ce sera sa seule apparition à l'écran.Récession et chuteMalheureusement, la crise économique de 1929, et la dépression des années trente qui s'en suit, affectent irrémédiablement sa carrière, qui s'achève dans des spectacles de seconde zone.
Son style académique est désormais passé de mode, et ne résiste pas aux nouvelles sonorités, générées par les émissions musicales radiophoniques, et le cinéma parlant.
En 1932, elle travaille toutefois avec l'orchestre de Benny Carter,, puis retrouve son accompagnateur de toujours Clarence Williams, avec qui elle grave quelques faces l'année suivante.C'est en 1934 qu'elle enregistre ses dernières chansons, sous la houlette de John Hammond (plus tard découvreur de Bob Dylan).
La même année, la chanteuse participe à un dernier spectacle d'envergure, grâce à la revue musicale Hot in Harlem.Toutefois, la chanteuse reste excessivement populaire, donnant de multiples concerts dans tous les états du sud des États-Unis.
Smith décide alors d'évoluer vers un style plus swing, estimant que son salut passe par cette évolution.
Mais le virage s'opère mal, et Bessie Smith est contrainte d'embrasser divers petits boulots pour survivre.Le 26 septembre 1937, alors qu'elle est en tournée à Clarksdale (Mississipi), elle perd la vie dans un accident de voiture tandis que son éternel fiancée Richard Morgan est au volant.
Alors que le véhicule tente de doubler un camion circulant à faible vitesse, Bessie Smith a le bras gauche arraché, et les côtes fracturées.
L'hémorragie est fatale à la chanteuse, qui décède sans avoir repris connaissance.
On a longtemps prétendu (et une interview de Morgan accrédite cette thèse) que Smith a saigné à mort devant les portes d'un établissement réservé aux blancs, et que son décès était donc la conséquence d'un refus d'hospitalisation dans une structure raciste de la ville.
Il semble que cette accusation soit un pur fantasme.Ses funérailles sont célébrées le 4 octobre à Philadelphie, et elle est inhumée au Mount Lawn Cemetery, à proximité de Sharon Hill (Pennsylvanie).
Jusqu'en 1970, et à défaut d'avoir collecteé une somme suffisante, son caveau est resté vierge de toute pierre tombale.
Mais cette année-là, une ancienne femme de ménage, et la chanteuse Janis Joplin, remédient à ce manque.Elle reste immédiatement identifiable grâce à sa voix puissante, des interprétations dramatiques, et une articulation contrastée.
Qu'elle ait enregistré en leader, ou en compagnie d'immenses solistes comme Fletcher Henderson, Jack Teagarden, ou Irving Johns, son empreinte vocale s'imprime profondément dans l'histoire de la musique populaire, comme une contribution essentielle.

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