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En l'écoutant vaguement, on pourrait penser que Little est la pire des chanteuses maniérées du monde, et pas seulement de la chanson française.
En lui parlant pourtant, on se rend compte qu'elle n'exagère rien.
Et que sa voix de petit animal en difficulté n'est pas forcée.
C'est simplement sa voix.
De même que ses paroles, parlant pèle-mêle de boisson, de cul, de chaussures ou d'amour : c'est l'un des cheminements classiques d'une discussion avec elle. Alors si vous la trouvez insupportable en chanson, vous ne serez probablement pas son ami(e) en vrai.
Tant mieux pour elle, il est très probable qu'elle n'en ait rien à faire.
Et qu'elle vous réponde dans un hochement de tête que votre vie est "géniale", et que vous êtes sûrement quelqu'un de "très utile".
Juste avant de vous tourner le dos et de commander une autre tournée de shots. Ses chansons ont la particularité de toucher autant les filles de 14 ans qui viennent de se faire larguer, que les adultes, qui viennent de se faire larguer.
A peu près tout le monde, donc.
Mais elle ne chante pas pour se plaindre ou pour chouiner, au contraire, suivant l'exemple de ses deux plus grandes influences, Françoise Hardy et Lily Allen, qui ont démontré qu'on pouvait parler de ça sans verser dans le pathos dégueulasse.
En faisant sa forte tête, mais surtout en restant cool.
Ce qu'elle est persuadée d'être, d'ailleurs.
Et personne ne lui fera changer d'avis. Six années se sont écoulées depuis son premier EP autoproduit, en 2006, et quatre années depuis son album éponyme "Little", sorti en 2008 chez Source Etc.
Album qui lui a permis de passer en boucle à la télévision, à la radio, et en fond musical dans les supermarchés alors qu'on s'achète des petits pois. Aujourd'hui, Little prépare un nouvel EP.
Ce qui l'amène ainsi à rechausser ses talons importables pour son retour sur scène, seule ou avec son groupe.
Et qui, quoi qu'il en soit, lui évitera de passer son temps dans son lit avec sa guitare, dans son lit sur twitter, dans son lit sur son blog, ou à faire la fermeture des bars.
C'est pas une vie, ça.
Allez, ne l'abandonnez pas. Jerome Loisy.